Punk.e.s ou Comment nous ne sommes pas devenues célèbres
Tout commence en Grande Bretagne à l’hiver 1976 : « Un hiver terrifiant. L’hiver du mécontentement. Le pays est tombé dans une crise sans précédent. Les jeunes sont au chômage. Les rues sont grises, le futur est noir. Tellement noir qu’il a disparu », écrit Rachel Arditi. Quatre filles en colère créent le premier groupe de punk féminin britannique, The Slits. Moins connues que leurs homologues masculins des Sex Pistols ou des Clash, les Slits n’en sont pas moins restées dans l’histoire du rock comme des pionnières, qui ouvriront la voie aussi bien à Björk qu’à PJ Harvey, Beth Ditto ou Lady Gaga. Le spectacle fait vivre leurs rêves et leurs combats contre un milieu du rock qui est encore un bastion masculin tout aussi machiste que le reste de la société, et contre le formatage de leur image imposé par les maisons de disques. Leur épopée de quatre ans est restituée dans un spectacle d’une énergie formidable, avec cinq comédiennes musiciennes déchaînées. La fougue des six artistes qui jouent, chantent et interprètent, en plus des membres du groupe, seize autres personnages, nous maintient dans un rythme effréné. La scénographie évoque une salle de concert abandonnée. Les espaces se construisent avec quelques accessoires… Guitares électriques, basse, batterie et clavier complètent ce dispositif astucieux. Mis en scène dans la plus pure tradition élisabéthaine, cet incroyable spectacle nous invite à redécouvrir en « live » les morceaux mythiques des Clash, Rolling Stones ou de Patti Smith… et, bien entendu, des Slits. Un poétique et inédit voyage dans le temps ! |
« L’époque revit, aussi, à travers les morceaux choisis et réinterprétés avec brio, et qui composent un véritable paysage fait de colères, de désirs, de sensibilité et de lucidité face au futur qui se profile.(…) Mais, si ces années punk sont ainsi réinscrites dans le présent, c’est surtout grâce au talent des six interprètes, aussi doués en matière de jeu que de musique ». |
Rachel Arditi, Charlotte Avias, James Borniche, Kim Verschueren, Salomé Dienis Meulien et Camille Timmerman
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Crédit photos : |
Arnaud Dufau
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Mise en scène : Justine Heynemann |