Tous les poètes habitent Valparaiso (de Carine Corajoud)

Compagnie STT / Super trop top
Mise en scène : Dorian Rossel et Delphine Lanza


Jeudi 6/06 à 14h15, durée: 1h10
Spectacle réservé en priorité aux scolaires
Comment, par une imposture littéraire élevée au rang d’une éthique artistique, un poème écrit en français par un Suisse, est-il devenu en espagnol l’hymne de la résistance à la dictature au Chili?
Ce spectacle est écrit d’après une histoire vraie tout à fait extraordinaire, découverte dans un article du journal suisse Le Temps.
Il s’appuie sur une intrigue centrale?: la trajectoire d’une œuvre poétique qui, indépendante de celle de son auteur, traverse les frontières et les époques pour trouver un écho inattendu dans l’histoire de femmes et d’hommes inconnus les uns des autres.
Ce poème devient alors le lieu de leur rencontre, le lien qui les unit mystérieusement.
Une histoire tout à fait invraisemblable mais rigoureusement authentique, racontée dans un spectacle à suspense qui donne à réfléchir.

Production : Cie STT / Super trop top – Daphné Bengoa
Co-production : Théâtre Forum Meyrin / La Grange – UNIL / Théâtre Sénart, scène nationale
/ MAL Thonon-Évian.
Soutiens : Fondation Meyrinoise du Casino, Loterie Romande VD
La Compagnie est soutenue par le Canton de Genève et les Villes de Genève et Lausanne.
Elle est associée à la Maisondelaculture Bourges/Scène nationale et la Maison des Arts du
Léman.
Remerciements :
Avec l’aimable autorisation de Juan Martinez pour l’utilisation de son poème et son regard
amical sur ce projet.
Alain Bertschi, Jenny Bettencourt, Laure Bourgknecht, Julien Brun, Patricio Castilla, Rodolphe
Dekowski, Irène Toro Jaramillo, Jean-Louis Johannides, Olivier Lopez, Rebecca Martin,
Estervina Munoz, Miguel Norambuena, Paola Pagani, Aloys Redalié, Raphaëlle Sabouraud,
Robert Sandoz et le théâtre du Jura, Marcella San Pedro, Veronica Segovia, Scott Weintraub,
La Maison des Compagnies, Le Damier et la Commune de Veigy.
Note d'intention :

Mais qui est donc Juan Luis Martinez ? Un poète chilien d’avant-garde qui s’amuse à vivre dans la peau des autres ? Un usurpateur ? Ou un génie ? Depuis sa création en 2004 par Delphine Lanza et Dorian Rossel, la compagnie STT (Super Trop Top) se nourrit d’œuvres non écrites pour faire théâtre : des documentaires (Soupçons, Une femme sans histoire), des mangas (Quartier Lointain), des romans (Oblomov, L’usage du monde) ou des films (La Maman et la Putain, Voyage à Tokyo, Le Dernier métro). Associée à la Maison de la Culture de Bourges et à la Maison des Arts du Léman, la compagnie helvète s’est cette fois-ci inspirée d’un article publié en 2014 dans le journal suisse Le Temps pour créer Tous les poètes habitent Valparaiso.

L’article raconte l’enquête palpitante qui entoure un poème attribué à tort à l’intellectuel chilien Juan Luis Martinez. Devenu célèbre au Chili, Qui je suis a particulièrement inspiré la jeunesse lors des manifestations de 1988 qui entraînèrent la chute de Pinochet. « Je ne fermerai pas les yeux ni les baisserai. Ma part de travail, c’est d’accepter ma liberté », écrivaient alors les étudiants sur les murs des universités de Valparaiso. Bien des années plus tard, une enquête menée par un universitaire américain, Scott Weintraub, révèle que le poème en question était une simple traduction des vers d’un auteur homonyme, mais inconnu, un autre Juan Luis Martinez, catalan cette fois-ci, qui a abandonné sa vocation littéraire et coule une retraite paisible en Suisse, sans savoir que son oeuvre a inspiré, malgré lui, toute la jeunesse chilienne.

Dans un décor dépouillé, constitué d’un simple rideau de plastique et de cadres de couleur, se tisse un grisant imbroglio de personnages qui croisent leurs destins autour de ce poème, avec la mémoire de la révolution chilienne en toile de fond. La duplicité de l’identité du poète se mêle à la multiplicité des récits. Et il nous revient de reconstituer le puzzle. Dans cette pérégrination, Alice Lacroix (Aurélia Thierrée) et Karim Kadjar (qui joue son propre rôle) servent de guides et souhaitent créer une pièce autour de l’œuvre de Juan Luis Martinez (le Chilien). En se penchant sur cette figure, ils vont se confronter à la malice du poète qui, sa vie durant, a distillé les énigmes et les usurpations d’identité, s’amusant de la notion même d’auteur, qu’il s’est employé à faire disparaître derrière l’écriture et au profit de son œuvre, composée de collages, de poèmes, d’emprunts et de courts récits.

Les deux comédiens vont alors croiser le chemin de Scott Blum, l’universitaire américain qui va les assister dans leur quête, de Claudia Martinez, la veuve du défunt poète, ou encore de Violetta, une survivante de la dictature de Pinochet. Leur investigation va les mener jusqu’à la rencontre de l’auteur initial des vers, le double involontaire de Juan Luis Martinez, qui a lui-même cultivé une identité trouble au cours de sa vie : son prénom a été francisé lors de son arrivée en Suisse pour devenir Jean-Louis, et il a, pour compliquer le tout, publié sous de nombreux pseudonymes.

Ce qu'ils en disent :
« Traversant avec son ton décalé, très suisse, les années de dictature chilienne, les tourments d’une actrice ayant perdu le sens de son métier, il signe un spectacle délicat, drôle autant qu’émouvant, une réussite » L’Œil d’Olivier

« Avec Tous les poètes habitent Valparaiso, Dorian Rossel orchestre une enquête palpitante à travers les pays et les époques, à la poursuite d’un mystérieux poète. Finalement, on se moque pas mal de savoir qui a réellement signé ces fameux vers et l’on retient seulement la démonstration de force d’une poésie qui touche ici à l’universel, qui n’a plus d’auteur, qui est capable de traverser les frontières et les époques, trouvant écho dans des luttes politiques qui en annulent la parentalité ». Scèneweb.fr

« On y retrouve ce qui plait le plus dans ce théâtre artisanal en train de se faire. Soit ce parfum de Théâtre du Radeau de François Tanguy, un art épisodiquement contemplatif et kaléidoscopique. Un art ciselant une douce et mélancolique invitation à la songerie et à l’errance poétique ». Le programme.ch

Interprétation :
Aurélia Thierrée, Fabien Coquil, Karim Kadjar

Quelques images du spectacle


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Crédit photos : Daphné Bengoa


L'équipe du spectacle :

Conception et mise en scène : Dorian Rossel et Delphine Lanza

Texte : Carine Corajoud en collaboration avec Dorian Rossel

Dramaturgie : Carine Corajoud

Scénographie : Sibylle Kössler et Florian Gibiat

Costumes : Fanny Buchs

Création sonore : Anne Gillot

 Lumières: Matthieu Baumann et Yann Becker

Régie : Carmen Bender et Benoît Boulian

Construction décors : Florian Gibiat

Assistant mise en scène : Clément Fressonnet


Pour en savoir plus :
Contact:
stt@supertroptop.com