Non ! je veux pas proclame l’enfant haut et fort pour exprimer son refus, son insatisfaction, son incompréhension ou tout simplement son désir d’exister. Les premières manifestations oppositionnelles, qui apparaissent chez l’enfant entre 2 ans et demi et 3 ans, marque l’une des étapes les plus importantes dans son développement et ses premiers pas vers son autonomisation.
En même temps que l’enfant dit « non », il dit « je » et prend le risque de manifester ses désirs. Car l’enfant ne persiste pas dans la résistance pour énerver ses parents mais bien pour exister à part entière.
Cette phase d’opposition n’est pas de tout repos pour les adultes, souvent tiraillés entre leurs principes d’éducation et l’empathie viscérale qu’ils éprouvent pour leur enfant. Comment ne pas céder, rester cohérent tout en étant à l’écoute de ce que le refus exprime.
Ce face à face déroutant est un enjeu important pour l’enfant et pour les parents. C’est dans cette même période que l’enfant découvre le mensonge. Un mensonge salutaire qui lui permet de réinventer la réalité, de se créer un monde imaginaire où il devient tout-puissant, au sein d’un réel où il est plus souvent impuissant et dépendant.
Non ! je veux pas est un spectacle théâtral, visuel et vocal qui réunit, de manière détonante et ludique, une comédienne, un beat boxeur et une chanteuse lyrique.
La pièce, écrite et mise en scène par Günther Baldauf et Marjolaine Minot, réunit trois artistes insituables : Marjolaine Minot est un de ces clowns mélancoliques et bougons, qui philosophent en regardant le ciel leur tomber sur la tête.
Certes, Speaker B est beat boxer, et l’un des meilleurs du pays. Mais il cache dans sa gorge tout un orchestre qui en fait un créateur sonore à nul autre pareil. Prune Guillaumon est chanteuse lyrique. Mais sa fantaisie, son sens du jeu, son audace sans limite, dépassent le savoir-faire ; c’est un arsenal anti-conventions. L’association de ces trois artistes est la garantie d’une explosion scénique, inventive et débridée, à l’adresse des plus jeunes. Pour rappeler à tous que l’enfance, dans ses balbutiements, est un tourbillon des sens, une polka des sentiments, un raz-de-marée qui emporte tout
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