« Soudain l'été dernier... », ces quelques mots revenant comme une obsession pourraient évoquer un quelconque « il était une fois... » Il n'en est rien, et Catherine, qui les prononce, nous l'affirme : « Je sais que c'est une histoire épouvantable, – mais c'est une histoire vraie, une histoire de notre temps et du monde où nous vivons. » Dès lors, parmi des plantes et des êtres dont on ne sait lesquels sont les plus carnivores, dans l'étouffante atmosphère des maisons coloniales de La Nouvelle-Orléans, comme une vague qui se forme, se gonfle, puis déferle, le récit de l'accablante vérité va se mettre en marche. La prétendue folle parlera. Mais est-elle folle celle qui dit : « Je ne sais pas ce que c'est que la haine. Comment peut-on haïr et être sain d'esprit ? » Soudain l'été dernier une mère possessive a perdu son fils poète. Soudain l'été dernier la jeune Catherine a été témoin de l'incroyable vérité. Soudain l'été dernier... Mais écoutons, observons. Tennessee Williams nous donne là ce que le théâtre peut faire de mieux, nous prendre dans les filets d'un texte d'une force telle qu'il restera longtemps gravé dans nos mémoires. |