Papa pique et maman coud... Années 1945 et suivantes, la vie reprend et continue, avec ses grandes questions et ses tracas domestiques, avec un époux disparu et des chaussures dans le caniveau.

C'est tout cela qui se concentre dans l'atelier de Monsieur Léon, les vieilles rancunes, les non-dits, les élans de tendresse, les plaisanteries salaces, de Mimi la délurée à la coincée Madame Laurence, du patron entre deux chaises au syndicaliste renaissant.

L'Histoire, la grande, percute les histoires, les petites, et l'on rit souvent de bon cœur, même si parfois le cœur manque face à certaines détresses.

Gageure d'un théâtre réaliste qui ne se justifie que si, comme c'est le cas pour cette pièce, l'une des plus célèbres de J.-C. Grumberg, il nous élève à la dimension poétique de l'humain. Un classique désormais, très contemporain, pour témoigner de la vitalité de l'écriture dramatique de ces vingt dernières années.