Utopiste, vertueux, accusateur, perfectionniste, Alceste, par son désir d'une société idéale, rejoint certains mystiques. Dans un décor en crâne-grotte symbolisant son univers mental, il se trouve, face aux fantasmes et aux visions qui l'assaillent, dans une situation semblable à celle de saint Antoine soumis à ses tentations ou à celle de Goya gravant ses Caprices.
En proie à cette solitude infernale, il va faire vivre et mourir l'image de Célimène, l'image de la société et des vanités qu'il rejette. Célimène devient une vision d'horreur; les personnages qui l'entourent ne sont pas représentés comme des petits marquis poudrés mais comme des créatures monstrueuses, grotesques, véritable bestiaire qui renvoie aux univers de Bosch, Breughel ou Goya...
