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Détours et autres digressions (d'Eve Bonfanti et Yves Hunstad)
Compagnie La Fabrique Imaginaire, mise en scène : Eve Bonfanti et Yves Hunstad
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Une actrice, un acteur, et au milieu… un cerveau, ou plutôt un chou-fleur. D’emblée, la scénographie nous indique que la représentation portera sur les limites entre la fiction et la réalité, sur la mince frontière entre la scène et le public.
C’est l’histoire de deux acteurs qui jouent dans quelques jours leur pièce pour ouvrir un festival de théâtre québécois... Et là, ils attendent aussi un appel téléphonique de la radio québécoise dans la soirée afin de présenter leur pièce à l’auditoire. Et, s’ils sont devant nous c’est un peu par hasard, un peu pour nous raconter leur pièce, mais pas trop non plus, pas de spoil. Les deux acteurs (acteurs de notre point de vue de spectateur mais aussi du point de vue de leurs rôles fictifs) s’adressent donc directement au public et brisent avec habilité et humour le quatrième mur.
Les interactions avec le publics sont évidentes, naturelles et constituent les piliers de ce spectacle. En effet cette pièce porte sur la relation au public et ne peut fonctionner qu’avec un public réceptif. L’humour est très largement mobilisé pour atteindre le spectateur (La salle est d’ailleurs restée hilare pendant toute la représentation). Si la pièce est si drôle, c’est sûrement parce qu’elle semble ne pas avancer. En effet, les acteurs n’arrivent pas à nous présenter leur spectacle, ils se perdent dans des détails, font des digressions monumentales, prennent des précautions afin de ne pas tout nous dévoiler, bref ils créent une drôle de frustration chez le spectateur habitué à assister à des représentations linéaires. Ici, c’est bien un spectacle fait de courbes, aller-retour et de désordre ordonné. Ces choix faits par les acteurs permettent de représenter le processus créatif, lui- même fait de digressions, de moment où l’on se perd, de moments où l’on doute, de moments où on attend l’inspiration.
Ainsi, la forme originale de cette représentation permet de se rapprocher au mieux des problématiques liées à la création artistique.
De plus, les deux acteurs jouaient vraiment ensemble, belle utilisation du corps et des déplacements. J’ai beaucoup aimé l’idée de contre-spectacle, de non-scénographie, de faux cerveau, fin bref l’idée d’aller à l’envers. Ils mobilisaient les bons ressorts dramatiques (le rire, l’impatience voire la frustration) pour être en connivence avec le public.
Un véritable « travail de dentelle » comme le soulignait l’actrice dans l’échange après la représentation.
Un immense coup de cœur, une pièce que je ne peux que recommander.
C’est l’histoire de deux acteurs qui jouent dans quelques jours leur pièce pour ouvrir un festival de théâtre québécois... Et là, ils attendent aussi un appel téléphonique de la radio québécoise dans la soirée afin de présenter leur pièce à l’auditoire. Et, s’ils sont devant nous c’est un peu par hasard, un peu pour nous raconter leur pièce, mais pas trop non plus, pas de spoil. Les deux acteurs (acteurs de notre point de vue de spectateur mais aussi du point de vue de leurs rôles fictifs) s’adressent donc directement au public et brisent avec habilité et humour le quatrième mur.
Les interactions avec le publics sont évidentes, naturelles et constituent les piliers de ce spectacle. En effet cette pièce porte sur la relation au public et ne peut fonctionner qu’avec un public réceptif. L’humour est très largement mobilisé pour atteindre le spectateur (La salle est d’ailleurs restée hilare pendant toute la représentation). Si la pièce est si drôle, c’est sûrement parce qu’elle semble ne pas avancer. En effet, les acteurs n’arrivent pas à nous présenter leur spectacle, ils se perdent dans des détails, font des digressions monumentales, prennent des précautions afin de ne pas tout nous dévoiler, bref ils créent une drôle de frustration chez le spectateur habitué à assister à des représentations linéaires. Ici, c’est bien un spectacle fait de courbes, aller-retour et de désordre ordonné. Ces choix faits par les acteurs permettent de représenter le processus créatif, lui- même fait de digressions, de moment où l’on se perd, de moments où l’on doute, de moments où on attend l’inspiration.
Ainsi, la forme originale de cette représentation permet de se rapprocher au mieux des problématiques liées à la création artistique.
De plus, les deux acteurs jouaient vraiment ensemble, belle utilisation du corps et des déplacements. J’ai beaucoup aimé l’idée de contre-spectacle, de non-scénographie, de faux cerveau, fin bref l’idée d’aller à l’envers. Ils mobilisaient les bons ressorts dramatiques (le rire, l’impatience voire la frustration) pour être en connivence avec le public.
Un véritable « travail de dentelle » comme le soulignait l’actrice dans l’échange après la représentation.
Un immense coup de cœur, une pièce que je ne peux que recommander.